La FAO organise dans vingt et une communes du Cameroun, une formation des représentants des communautés riveraines et utilisateurs des produits forestiers à l’élaboration des stratégies de développement d’entreprises. Objectif : contribuer à l’amélioration des conditions de subsistance des communautés locales notamment à travers le soutien aux activités génératrices de revenus.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Gestion durable des forêts sous l’autorité des communes camerounaises », l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’attèle à renforcer les capacités des membres des comités forêt-paysan sur l’approche Analyse et Développement des Marchés (ADM). Vingt et une communes des dix-sept sites de mise en œuvre du projet répartis dans les régions du Centre, de l’Est, du Sud et Littoral ont bénéficié de cette formation. Au total mille cinquante membres des comités forêt-paysan, soit cinquante personnes par commune sont concernées par cette formation.
En effet, l’approche ADM est une méthode de formation participative et flexible comportant quatre phases réparties en deux cycles qui vise à enrichir des individus ne disposant pas de connaissance en développement d’entreprise ni de qualifications et compétences requises en entreprenariat pour initier et mettre en œuvre des activités génératrices de revenus issues de l’utilisation des ressources forestières. Avec l’accent mis sur la conservation des ressources naturelles et leur durabilité.
Initiée en 2017, l’approche ADM a permis la formation de 23 formateurs/facilitateurs, qui à leur tour ont formé en 2018 et 2019, plus de cinq cent leaders et utilisateurs des Produits Forestiers non Ligneux (PFNL) issus des communautés riveraines des vingt et une communes ciblées par le projet. Le cycle 1 avait pour objectif la préparation de plans de développement d’entreprises et l’évaluation des besoins en termes de formation et d’assistance aux futurs entrepreneurs. La formation au cycle 2 qui a démarré en fin d’année 2019 est actuellement en cours. Elle concerne essentiellement les participants qui ont pris part à la formation au cycle 1, accentuée sur l’élaboration des stratégies du développement de futures petites entreprises sur les produits forestiers et la préparation des potentiels entrepreneurs à la phase de démarrage de leurs entreprises.
En plus des différentes présentations sous forme d’exposés, la formation en ADM a connu une forte participation des facilitateurs et apprenants, dont les interactions ont favorisé la création de temples d’idées, des séances de démonstration centrées sur les apprenants et axées sur le processus de développement de stratégies d’entreprises durables. Des tâches ou exercices de production ont été conçus, quelques fois en concertation avec les participants pour permettre aux apprenants de réfléchir ou d’analyser. Au cours de ces travaux en plénière, les apprenants ont été formés sur différentes thématiques : 1) marketing et opérationnel 2) plan de gestion des risques 3) gestion de l’entreprise et de ses ressources 4) développement social. Lors de ces différentes formations, l’accent a également été mis sur le calcul de rentabilité et les projections financières de même que sur le coût de démarrage d’activités reposant sur des produits prometteurs sélectionnés (Ndjanssang, Mango, Moabi, Mbalaka, Okok). A ce jour, la formation s’est déroulée dans onze des vingt-une communes que vise le projet. Il s’agit des Communes de Messamana, Mindourou, Lomié, Moloundou, Yokadouma, Gari-Gombo, Yoko, Dimako, Ngambe, Ndikinemeki et Nanga-Eboko. Reste à clôturer cette deuxième phase dans les communes de Dzeng, Djoum, Oveng, Akom 2, Efoulan, Messondo, Minta, Ndom, Mvangan et Nyanon.
A l’issue de cette formation, un soutien technique et/ou matériel de la FAO sera fourni aux projets de plans de développement d’entreprises (PDE) les plus prometteurs. Il est également attendu la création d’au moins une entreprise par commune. Entre autres recommandations, il est question également de suivre la finalisation de projets de PDE par les leaders de groupes de travail, de définir avec les entrepreneurs, les modalités de l’assistance fournie par le projet au cours de la période d’essai et de présenter le projet et ses activités au nouvel exécutif communal pour appropriation.
Rappel du contexte
Malgré l’importance des bases posées par le Gouvernement camerounais et ses partenaires, les forêts camerounaises et les services éco systémiques associés sont sérieusement menacés du fait de leur exploitation illégale, des feux de brousse, de la surexploitation des produits forestiers ligneux et non ligneux et du défrichage des forêts en vue de l’agriculture. La riche variété de la forêt camerounaise subit une déforestation et une dégradation qui entraînent la perte de la biodiversité et du carbone. Dans le but de conserver la biodiversité afin d’améliorer la résilience des écosystèmes forestiers au Cameroun, la FAO avec l’appui financier du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) a mis sur pied le projet « Gestion durable des forêts (GDF) sous l’autorité des communes camerounaises ». Le principal objectif est de réduire la déforestation et la dégradation des forêts communales afin d’améliorer la conservation de la biodiversité, de réduire les émissions, accroître les stocks de carbone et d’améliorer les moyens de subsistance des communautés locales. Cet objectif sera atteint si on permet aux communes d’être à même de mieux aménager leurs forêts en améliorant leurs capacités et leurs outils techniques. L’objectif visé étant de mettre en œuvre les pratiques de la GDF, d’évaluer et de procéder au suivi de la biodiversité, de restaurer les surfaces de forêts dégradées, de mesurer et de surveiller les stocks de carbone et, enfin, de promouvoir des moyens de subsistance alternatifs durables liés à la forêt.
Source: Site web Fao Cameroun