Ceux-ci consomment moins de bois et de temps. Leur utilisation dans l’île de Manoka contribue déjà à réduire la pression sur la forêt de mangrove.
Le premier prototype, le fumoir amélioré en brique de terre permet de fumer 200 kg de poisson en seulement 2 jours avec 0,88 mètre cube de bois, alors que le fumoir traditionnel utilisé localement fume la même quantité de poisson frais en 3 jours et en utilisant 1,33 mètres de bois. Ce qui fait une économie de 33 % de gain énergétique par rapport au fumoir traditionnel.
Le second prototype, fait à base de métal et de laine de verre déshydrate le poisson en peu de temps. Les fumeuses ont juste besoin de 0,16 m3 de bois pour fumer 200 kg de poisson frais, et seulement un jour. Ce fumoir offre alors un gain énergétique d’environ 88% comparativement au fumoir traditionnel. L’expérimentation de ces 2 fumoirs a été faite avec la collaboration l’Association des femmes fumeuses de Manoka (Afuma), qui ont accueilli avec fierté ces 2 innovations.
Abdon Awono, chercheur au Cifor a exprimé sa satisfaction : « En gagnant au moins la moitié du temps et du bois par rapport au fumage traditionnel, la pression sur les ressources de la mangrove sera considérablement réduite, et les femmes pourront consacrer le temps gagné dans d’autres activités, » a-t-il déclaré.
Des stratégies internes sont développées pour soutenir l’épargne des membres de l’Afuma, visant l’acquisition de plus de fumoirs améliorés. En collaboration avec le Programme national pour le développement participatif (Pndp) et CamEco, le Cifor œuvre également pour faire inclure les fumoirs améliorés dans le plan de développement de la commune de Manoka.
La pêche et le fumage du poisson sont les principales activités menées par les populations de Manoka, ce qui entraîne une utilisation abusive du bois de la mangrove qui peuple cette île située près de Douala. Une étude réalisée par Cameroon Ecology (CamEco) a montré que les femmes de Manoka ont besoin de plus de 750 m3 de bois chaque année pour le fumage du poisson, rendant cet écosystème extrêmement fragile. C’est ce qui a amené dès 2019, le Cifor et ses partenaires à rechercher des solutions pour inverser la tendance, en développant de façon participative des prototypes de fumoirs améliorés qui consomment moins de bois.
Irénée Modeste Bidima
Source : Forest News du Cifor