Quelles leçons tirez-vous de ces 5 premières années d’existence de votre société coopérative ?
Nous avons compris que les projets agro-industriels ne courent pas, qu’ils ont besoin d’une bonne maturation. Le projet va véritablement changer la vie de nos membres lorsque nous aurons atteint nos objectifs de transformation. Mais on peut déjà noter comme indicateur l’accroissement des superficies. Les gens avaient pour habitudes de cultiver « un carré » comme cela se dit ici c’est-à-dire 2500 mètres carrés. Exceptionnellement nos producteurs parvenaient à faire un demi-hectare ou un hectare de manioc. Aujourd’hui, certains de nos membres réalisent jusqu’à 15 hectares de culture du manioc. L’échelle de production change progressivement. Il faut également savoir que le concept des coopératives est très récent. Les premières vraies coopératives ont été légalisée il y a moins de 10 ans. Nous sommes contents de faire des petits pas, contents de continuer d’avancer face à toutes ces difficultés. Notre coopérative est comme une petite PME et développer une PME au Cameroun n’est pas encore évident. Il est difficile de trouver des moyens pour réaliser les investissements qu’il faut.
Où en êtes-vous en ce qui concerne l’unité de transformation ?
Nous sommes en phase de passation des marchés pour les investissements de 2019 pour lancer la transformation semi-industrielle cette année. Notre coopérative ambitionne d’aller très loin à long terme. La coopérative travaille depuis 2 ans avec le département du commerce et de l’industrie de l’Union Africaine. Cela nous a permis de nous rendre deux fois au Ghana à la rencontre d’autres organisations africaines qui sont dans la même logique de faire de la filière manioc un véritable business. Nous avons déjà 3 contrats d’achat en notre possession, pour vous dire que le manioc qui est entrain d’être produit en ce moment a déjà été acheté. C’est tout simplement que la forme de transformation sous laquelle nous nous entendus pour vendre n’est pas encore effective.