Chaîne de valeur manioc : La coopérative de Batouri réajuste ses ambitions

Les membres producteurs de manioc de la société coopérative Apmab ont pris l’option de construire une unité de transformation plus modeste qui démarrera ses activités en 2019.

C’est un repli stratégique que vient d’effectuer la Coopérative avec Conseil d’Administration des agriculteurs et producteurs de manioc de Batouri Coop CA Apmab après moult péripéties en redimensionnant ses objectifs dans le volet transformation. En effet l’intention première à la création de cette organisation des producteurs en 2013 était de fabriquer de l’amidon alimentaire au profit des grandes agro industries telles que Nestlé et Guinness. Malheureusement, le financement de cette infrastructure n’a jamais été bouclé à cause des exigences complexes des banques. Pourtant  cette société coopérative avait déjà pu mobiliser ses 10% demandés et le Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles Pidma les  50% de l’investissement qui était chiffré à 390 millions de F cfa. Une banque devait apporter les 40% restants et cela ne s’est jamais fait.  « Nous avions même déjà décroché 3 contrats de vente avec certaines grandes entreprises, mais tout cela n’a pas suffi pour convaincre les banquiers » déclare Amidou Mbouombouo le directeur général de cette société coopérative.  Le financement de l’unité de transformation a été repensé au vu de ces difficultés. Le Pidma a reçu de son partenaire financier la Banque Mondiale une dérogation lui permettant de revoir les proportions du financement. Il a été mis en place un place un système de cofinancement de 130 millions F CFA où la proportion de la coopérative a été ramenée à  30% et le Pidma a fourni les 70 % restants soit 91 millions de F CFA et la coopérative a donné 39 millions de F CFA.

Ravitailler prioritairement le marché local et les grandes villes.

Les investissements de cette nouvelle infrastructure ont commencé en 2018 et se poursuivront en 2019. La coopérative a obtenu de la mairie un site de 6 hectares qui a déjà été aménagé. Elle sera semi automatique car certaines activités seront manuelles et non automatiques comme cela allait être le cas pour la première usine. Au lieu de l’amidon alimentaire annoncé, ce seront des cossettes, de la pâte de manioc et de la farine fermentée qui seront produits dans un premier temps. « Nous nous sommes rendus compte que nous avons commencé à regarder trop loin, alors que les premiers problèmes à résoudre avec le manioc étaient à côté pour assurer notre sécurité alimentaire. C’est-à-dire de ravitailler d’abord le marché local, nos grandes métropoles,  et le marché sous régional qui représente beaucoup d’opportunités » indique Amidou Mbouombouo.

Il faut dire que la transition n’a pas été facile car les premières récoltes de manioc n’ont pas été entièrement transformées. La coopérative a organisé des ventes groupées des racines de manioc arrivées à maturité, surtout que ses membres avaient la pression de rembourser les crédits de campagne qu’ils avaient contractés. Ils l’ont vendu frais, en cossettes et en pâte de manioc. La coopérative a ainsi engrangé une quinzaine de millions de F CFA  de vente dans cette action de sauvetage de la production.

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