C’est ce qui découle des résultats de l’analyse Cadre Harmonisé, session de mars 2021 qui ont été publiés récemment par le Ministre de l’agriculture et du développement rural (MINADER) Gabriel Mbairobe,
Cette situation alimentaire et nutritionnelle alarmante au Cameroun est la cause de plusieurs facteurs : le contexte de crise sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, l’afflux des réfugiés centrafricains dans la région de l’Est, la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, qui entraine la réduction de la mobilité urbaine et interurbaine.
Le cadre harmonisé est un outil d’analyse et de diagnostic de la situation alimentaire et nutritionnelle dans un pays, avec pour objectif fondamental de classer les populations suivant la sévérité de l’insécurité alimentaire et de proposer les alternatives les mieux appropriées à leurs situations. Deux fois par an, le Cameroun avec le soutien et l’expertise de ses partenaires au développement, procède à l’identification des zones à risque et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle.
Les résultats de l’analyse Cadre Harmonisé de mars 2021 révèlent que 10,12% de la population du Cameroun est en phase de crise ou pire, une légère amélioration en comparaison aux 10,6% de mars 2020. Cette situation alimentaire constatée est conforme aux niveaux de stocks des ménages et de la diversité alimentaire. De mars à mai 2021, elle peut être qualifiée de bonne dans 11 départements classés en phase minimale et relativement acceptable dans 33 départements classés sous pression. Les 14 autres départements classés en phase de crise se retrouvent dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, du Littoral et du Centre.
Des efforts considérables restent encore à faire. Pour la période de juin à août 2021, la population en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Cameroun est estimée à 1 920 802 personnes. Cet intervalle correspond à la période de soudure dans les régions septentrionales. Afin d’anticiper la détérioration de leur situation alimentaire et nutritionnelle, plusieurs recommandations sont formulées à l’endroit du gouvernement et ses partenaires. Il s’agit du déclenchement de l’aide humanitaire pour les populations en crise ou pire et le désenclavement des zones de productions agricoles. Il est également question de mettre en œuvre des interventions visant à améliorer la résilience des populations en phase « sous pression », en apportant notamment un appui à la production végétale et animale, tout en renforçant les moyens d’existence des populations.
Irénée Modeste Bidima
Source FAO