Cameroun : L’Oapi veut rebooster le poivre de Penja

Cette épice très appréciée à l’international est aujourd’hui minée par la fraude, la chute des prix, les changements climatiques et les maladies endémiques du poivrier.

L’organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) a publié récemment une note évaluative du Projet de promotion du système de protection des obtentions végétales (Projet PPOV) au cours de l’année 2021, où elle relève que le label de l’Indication géographique (IGP) poivre de Penja délivré au Cameroun connaît actuellement de sérieuses difficultés.

D’après le journal Investir au Cameroun, ce document mentionne les multiples défis que traversent cette filière pourtant nantie d’un grand potentiel de développement de l’économie locale : « Plusieurs facteurs ont contribué à conduire la filière vers le marasme à partir de 2016 jusqu’à nos jours :  la fraude récurrente sur le label IG-Poivre de Penja ; la chute continue du prix du poivre de Penja sur le marché local [moins de 10 000 FCFA le kg]; la pression fiscale ; la recrudescence de l’insécurité dans le territoire de l’IGP ; le non-respect du cahier de charges de l’IGPP par les producteurs ; les difficultés des producteurs à accéder au crédit ; les changements climatiques et les maladies endémiques du poivrier », relève ce rapport.

Le même document indique : « Pour la fraude, on fait croire au consommateur qu’on lui vend du poivre de Penja alors que dans la réalité c’est loin d’être le cas. Le consommateur est grugé, car rien à priori ne lui permet de faire la distinction. D’où l’intérêt d’un logo à estampiller sur les produits originaux. Il existe beaucoup de poivre, car pouvant être cultivé partout. Mais en raison de sa qualité particulière, celui de Penja a une plus-value et donc doit se vendre plus cher ».

Pour le groupement IG poivre Penja : « le principal challenge  est de redynamiser la filière, de renforcer l’accès des acteurs aux marchés rémunérateurs et de lutter contre la fraude et la contrefaçon sur ce produit tant à l’intérieur du Cameroun qu’à l’extérieur », précise cette institution.

Pour faire face à ces défis, le directeur général de l’Oapi et le président du Groupement des producteurs de l’Indication géographique protégée (IGP) Poivre de Penja, René Claude Metomo, ont signé un contrat d’objectifs et de performance en vue de la mise en œuvre du plan opérationnel de cette Indication géographique ».

Irénée Modeste Bidima

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